mercredi 20 juin 2012

Accepter la technique




Durant la période de préparation[1] de mon passage de grade (3e Dan), mon professeur Bernard Palmier m’avait fait une remarque. Il me demandait d’être constant en tant qu’Uke. En effet il paraît que de temps en temps, je bloque Tori sans raison valable. Cette remarque m’a fait réfléchir sur ma pratique d’Aïkido d’autant que ça n’était pas la première fois que je l’entendais. Je me suis demandé pourquoi j’agissais ainsi.
Ma première réponse à cette auto analyse fut que des fois Tori ne faisait pas bien sa technique. C’est pourquoi je le bloquais question de lui faire comprendre.
Cette première réponse ne m’était pas satisfaisante car je sentais que je ne voulais pas voir la réalité d’en face. J’ai dû encore creuser pour me rendre compte que des fois mon esprit vagabondait, ce qui coupait la relation avec Tori et par conséquent bloquait la technique. Le fait d’être distrait causait donc ce manque de constance dans l'acceptation.
La pratique de l’Aïkido nécessite qu’UKe et Tori soient présents ici et maintenant pour exécuter la technique ensemble. Une déconnexion mentale de l’un se ressentira immédiatement sur la globalité de la technique. C’est pourquoi j’ai donc décidé conformément aux remarques qu’on m’a faîtes, de mieux accepter la technique. Cette acceptation nécessite d’être toujours à l’écoute de Tori de telle sorte que même s’il ne réussit pas sa technique, qu’on comprenne son intension et qu’on l’accepte finalement sans opposition. Cela rend la pratique plus agréable et plus fluide pour Uke et Tori. 
Mais il peut arriver que Tori et Uke souhaitent avoir une pratique très réaliste. C'est-à-dire qu’Uke ne réagira que s’il se sent vraiment concerné. Dans ce cas, l’acceptation doit se faire suite à une action franche de Tori. C’est une autre façon de pratiquer qu’on retrouve le plus souvent entre gradés. Mais l’essentiel, c’est-à-dire la relation entre Uke et Tori reste présente.
Le travail sur l’acceptation constante de la technique ouvre un autre chantier sous jacent qui est celui de l’écoute. Ce dernier est une qualité que je m’efforce à développer. Le fait d’être constant dans l’acceptation m’oblige donc à écouter attentivement Tori afin de comprendre son intension. Ce cas est donc un exemple typique de l’Aïkido dans le développement personnel.  


[1] Préparation c’est trop dire puisqu’on y pratique l’Aïkido. On peut dire que c’est une période où on fait plus attention à certains détails afin de mieux pratiquer par la suite.

vendredi 8 juin 2012

Irimi tenkan comme élément clé de la technique




Irimi Tenkan est un déplacement clé de l’Aïkido. Lorsqu’il est bien exécuté, la technique a pratiquement toutes les chances de réussir.
Une réelle prise de conscience de ce déplacement peut améliorer sa pratique et donner un sens logique et martial au geste.
Bien qu’ayant acquis les fondamentaux d’Irimi Tenkan, je me suis rendu compte que je n’y pensais plus au fil du temps parce que je le considérais comme étant un acquis. Mais c’est une erreur parce que bien souvent, je ne sentais pas les techniques que j’exécutais. Même si mon partenaire était plutôt conciliant, et que finalement il acceptait la technique, je savais qu’il manquait quelque chose d’important. C’est alors que j’ai décidé de m’entraîner en répétant des dizaines de fois le déplacement Irimi Tenkan, ainsi que sa variation Irimi Enka.
En très peu de temps, j’ai retrouvé des sensations qui ont redonné un sens à ma technique. Mes déplacements étaient mieux marqués parce que j’en avais pleinement conscience. J’étais fort dans mes hanches et j’avais une meilleure stabilité.
La technique pouvait mieux s’exprimer parce que je lui fournissais un support solide.
Irimi Tenkan était donc un élément clé indispensable dans la construction des techniques qui en nécessitent.