mardi 15 mai 2012

Le contrôle de l’axe





Mon professeur ne cesse de le rappeler: "Il faut contrôler l’axe du partenaire". Le contrôle de l'axe est un préalable pour bien exécuter les techniques d’Aïkido. L’Aïkido repose sur le principe de sphéricité qui vise à exécuter les techniques en cercle ou en spirale. Cela suppose qu’il y ait forcément un axe autour duquel les techniques s’exécutent. Le contrôle de l’axe devient donc un principe très important car il devient garant de ce principe de sphéricité cher à l’Aïkido. Pour contrôler l’axe du partenaire, il y a tout un travail de construction  et de déconstruction à faire. C'est ce que nous allons voir dans les lignes qui suivent.


La déconstruction


Il faut déconstruire certains acquis afin d’adopter de nouveaux. Par exemple, nous avons pour habitude de nous protéger ou de fuir lorsqu’on subit une attaque. Prendre pour habitude d’avancer pour contrôler l’axe du partenaire malgré la pression de l’attaque demande de nouvelles aptitudes et attitudes qui ne peuvent survenir qu’après une véritable déconstruction mentale. Cela se ferra au fil des années, après des milliers de répétitions. La patience et la persévérance sont donc de rigueur.


La construction


Il faut-être déterminé et précis pour contrôler l’axe du partenaire. Le contrôle de l’axe nécessite un engagement du corps. C’est-à-dire plutôt que de subir une attaque, il faut aller vers elle, il ne faut pas la fuir. Cela demande de ne pas avoir froid aux yeux, d’avoir confiance en ses capacités. On flirte ainsi avec le danger puisque qu’on passe à quelques millimètres près de l’attaque. C'est donc un exercice de précision. Seule la détermination permet de s’engager sincèrement malgré le risque encouru. Mais cela demande à avoir confiance en soi (à ses capacités). Avoir confiance en ses capacités va demander à connaître ses techniques, sinon pourquoi contrôler l’axe du partenaire quand on ne sait pas ce qu’on va faire par la suite ? Le pratiquant doit connaître ses techniques, c’est ce qui va développer sa détermination, et par conséquent ferra que le contrôle de l’axe se fasse entièrement. Car si on a un manque de connaissance sur la technique à exécuter, on serra plutôt focaliser sur comment la faire au lieu d'être présent ici et maintenant. Le résultat sera l'exécution d'une technique sans détermination ayant pour conséquence un mauvais contrôle de l’axe du partenaire. La technique sonnera creux, car vide de contenu, et dans le pire des cas, mettant en danger le partenaire ou soi même.


Le résultat


Une fois les opérations de déconstruction et de construction effectuées, l’axe imaginaire prend vie et se matérialise. Le pratiquant prend conscience de son effectivité. Il devient réel au point qu’on a l’impression de pouvoir le manipuler, en y mettant par exemple plus ou moins de pression, en le localisant ou en le fixant quelque soit le mouvement du partenaire. C’est en ce moment que l’Aïkido devient un art vivant et trouve également toute son efficacité martiale. Ainsi le pratiquant devient confiant, développant des qualités tels que le courage, la précision, la patience et la persévérance. Car c'est ces qualités que demande la maîtrise du contrôle de l'axe du partenaire. Des qualités qui vont au-delà la technique, des qualités qui embrassent la vie en elle-même.

mercredi 9 mai 2012

Le passage de grade





Le passage de grade est le moment de se recentrer sur les techniques et les principes appris durant toute la pratique.
Parce qu’on a pour objectif de passer un examen, on est plus concentrer, on fait plus attention aux détails techniques. Cela nous permet d'être plus rigoureux et donc à discipliner l'esprit.

Le passage de grade nous met sous la contrainte d’un système de notation que nous connaissons depuis notre enfance. Cela nous pousse à fournir un effort, à donner plus que d’habitude dans la pratique. 
C’est un projet en soi qui a une date de début et une date de fin. Le livrable étant l’obtention du grade. Mais le passage de grade ne doit pas être une fin en soi. Cela doit-être un moyen qui nous aide à avancer dans la voie. Car le plus important dans le passage de grade c’est la démarche. C’est cela qui fait progresser.

Je me souviens qu’après mes passages de grade, je me sentais grandi mentalement et techniquement. Il y avait un changement dans ma pratique au vu des témoignages de mes amis Aïkidoka.
Il y avait donc eu une démarche qui a contribué à consolider mes acquis afin que je puisse appliquer les principes d’Aïkido plus librement. Mais si jamais on souhaite passer un grade alors qu’on n’a pas les acquis nécessaires, le passage de grade ne sera pas d’une très grande utilité puisque en ce moment, elle visera à acquérir ce qui nous ait nécessaire, par exemple la forme d’une technique, plutôt que le fond. Et même si elle nous permettait d’acquérir le fond d’une technique, il n’y aurait pas eu le temps de le consolider afin que cela devienne plus naturel en nous. Donc dans ce cas où le pratiquant n’a pas le niveau requis, le passage de grade va le permettre de grandir sans pour autant assurer son obtention.

Le passage de grade est donc un bon moyen de progresser dans la voie. C’est un moment privilégié pour se recentrer dans la pratique. Sa rigueur nous permet de progresser, ouvrant ainsi la porte à une nouvelle dimension.